Le Tribunal Supérieur de Justice Sportive du Brésil (STJD) a rendu un verdict historique contre l’attaquant de Flamengo, Bruno Henrique, en le suspendant pour 12 matchs et en lui infligeant une amende de 60 000 R$. Cette décision, prise après des heures de délibération, fait suite à des accusations selon lesquelles le joueur aurait délibérément tenté de recevoir un carton jaune pour favoriser des complots de paris lors d’un match du Brasileirão 2023 contre Santos. Si la décision représente un coup dur pour le joueur et son équipe, l’affaire n’est pas encore close puisqu’elle peut être portée en appel devant le tribunal complet du STJD.
L’origine de l’affaire remonte à l’enquête 107/2025, née des soupçons alimentés par le bureau d’intégrité de la Confédération Brésilienne de Football (CBF). Leur rapport a identifié des paris suspects sur les cartons jaunes, principalement concentrés à Belo Horizonte, la ville natale de Bruno Henrique. La Police Fédérale a ensuite repris l’enquête, découvrant des preuves présumées de 19 paris suspects placés par des amis et de la famille du joueur. Un représentant de la PF, Daniel Cola, a déclaré que « des informations préalables indiquaient effectivement qu’il y aurait manipulation d’un carton », suggérant une coordination entre les participants.
Lors de l’audience, les avocats de Bruno Henrique ont tenté de faire rejeter l’affaire sur la base de la prescription et de la forclusion en raison du délai écoulé depuis l’accusation. Cependant, le relateur, l’auditeur Alcino Guedes, a rejeté cet argument, citant que les preuves fondamentales n’étaient arrivées au STJD qu’en mai 2025, rendant l’affaire recevable. En conférence vidéo, l’attaquant de Flamengo a réaffirmé son innocence : « La justice sportive est ce en quoi je crois, et je tiens à réaffirmer mon innocence. À aucun moment je n’ai commis les infractions dont je suis accusé. J’ai confiance en ce tribunal et j’espère que justice sera rendue. »
Son avocat, Michel Assef Filho, a également pris la parole pour défendre le joueur et le club : « Si Flamengo croyait que Bruno Henrique avait fait quelque chose de préjudiciable pour le club, nous ne serions pas ici à le défendre. Il n’y a pas eu d’infraction. » Un autre avocat de la défense, Alexandre Vitorino, a répondu que Bruno Henrique avait même sermonné son frère lorsqu’il a suggéré l’utilisation de connaissances privilégiées, affirmant que cela prouvait que le joueur s’était comporté de manière responsable.
Le procès a entendu divers acteurs, y compris Pedro Soares Lacaz Vieira, représentant l’opérateur de paris KTO, et d’autres individus liés aux paris suspects. Le procureur Caio Porto Ferreira a maintenu les accusations, citant une confession de Douglas Ribeiro Pina Barcelos, qui avait admis avoir connaissance préalable des résultats des paris. « Il est clair qu’il était au courant et qu’il y avait un résultat fixé », a déclaré le procureur, renforçant l’affaire contre les participants.
Le relateur du tribunal, Alcino Guedes, a finalement acquitté Bruno Henrique de l’article 243 du Code Brésilien de Justice Sportive (CBJD), qui traite de porter atteinte à sa propre équipe. Cependant, il a reconnu le joueur coupable en vertu de l’article 243-A, sanctionnant une conduite contraire à l’éthique qui impacte le résultat d’un match. La sanction minimale a été appliquée : 12 matchs de suspension et une amende de 60 000 R$.
Les sanctions n’ont pas été limitées à Bruno Henrique :
Wander Nunes Pinto Júnior (le frère du joueur) a également été considéré comme le cerveau de l’affaire et suspendu pour 12 matchs.
Claudinei Vitor Mosquete Bassan a été suspendu pour sept matchs pour avoir transmis des informations.
Andryl Sales Nascimento dos Reis et Douglas Ribeiro Pina Barcelos ont chacun été suspendus pour six matchs.
Il est intéressant de noter que l’auditeur Guilherme Martorelli n’était pas d’accord avec ce verdict, recommandant que Bruno Henrique soit acquitté en vertu des articles 243 et 243-A, mais suggérant plutôt une amende de 100 000 R$ en vertu de l’article 191.
La décision a été transmise à la fois à la FIFA et à la CBF, qui peuvent imposer les sanctions dans les compétitions internationales. L’affaire met en lumière la pression croissante sur les scandales de paris dans le football et le préjudice réputationnel pour les joueurs, la stabilité des clubs et l’intégrité du jeu. Tandis que Bruno Henrique reste ferme sur son innocence, le drame illustre les défis auxquels les autorités sportives sont confrontées pour surveiller ce qui se passe sur les marchés de paris footballistiques et comment le trucage de matchs est évité. Le processus d’appel déterminera maintenant si l’attaquant peut revenir plus tôt ou si les sanctions seront maintenues au plus haut niveau de la justice sportive au Brésil.
Certains analystes considèrent cette affaire comme un signal d’alarme pour le monde du football, soulignant la nécessité de renforcer les mesures de surveillance et de prévention des manipulations dans les compétitions sportives. D’autres, cependant, estiment que le STJD aurait pu opter pour une approche plus équilibrée, prenant en compte les preuves circonstancielles plutôt que de s’appuyer principalement sur des témoignages et des aveux contestés. Dans ce contexte, la réputation de Bruno Henrique et la démarche de Flamengo pour dissiper le nuage de suspicion qui plane sur eux seront cruciales dans les semaines à venir.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.
