Le 14 novembre 2025, le gouvernement de l’État de Lagos a entrepris une action en justice en déposant une requête devant la Cour suprême du Nigeria. Ils cherchent à initier des poursuites pour outrage à l’encontre de l’Assemblée nationale concernant le projet de loi sur le jeu centralisé. L’État de Lagos soutient que cette législation proposée, qui vise à placer le jeu sous la supervision fédérale, enfreint une décision de la Cour suprême de novembre 2024. Cette décision avait reconnu l’autorité des États en matière de régulation des jeux d’argent, des loteries et des réglementations associées.
Dirigée par le procureur général Lawal Pedro, SAN, avec Bode Olanipekun, SAN, en tant qu’avocat, Lagos a soumis le Formulaire 48. Cet avis procédural, émis en vertu de l’Ordre 9 Règle 13 des Règles de la Cour suprême, avertit des risques d’emprisonnement pour non-respect du jugement de 2024. Bode Olanipekun a souligné que les dispositions du projet de loi sur le jeu centralisé « enfreignent directement le jugement de la Cour suprême » en réinstaurant des aspects d’une législation précédemment invalidée, sans apporter les amendements constitutionnels nécessaires à la Deuxième Annexe de la Constitution de 1999.
Cet argument constitue une partie essentielle de la requête de l’État de Lagos, qui affirme que le projet de loi outrepasse l’autorité des États puisque aucune modification de la liste législative n’a été effectuée depuis la décision de la Cour suprême. Ce conflit actuel rappelle des différends antérieurs, notamment le cas porté par Lagos et d’autres États contestant le contrôle du gouvernement fédéral sur la régulation des loteries et des jeux d’argent, aboutissant à une décision majeure de la Cour suprême l’année dernière.
Désormais, les États, ainsi que des parties prenantes telles que la FSGRN, se mobilisent de nouveau pour affronter ce dernier défi posé par le Sénat. Si Lagos l’emporte, cela confirmerait les droits des États à maintenir le contrôle sur leurs propres réglementations en matière de jeux sans ingérence fédérale. En revanche, l’approbation du projet de loi sur le jeu centralisé obligerait les États à aligner leurs réglementations sur les mandats fédéraux, redirigeant une part significative des recettes fiscales liées aux jeux vers le gouvernement fédéral.
Dans le contexte économique plus large, ce litige met en lumière les tensions persistantes entre le contrôle fédéral et l’autonomie des États, une dynamique qui a souvent été source de débats dans de nombreux secteurs au Nigeria. À une époque où les recettes fiscales générées par le jeu prennent de l’importance dans le budget des États, la question de savoir qui détient le pouvoir de régulation devient cruciale. Les partisans de la législation fédérale affirment qu’une approche centralisée pourrait offrir un cadre réglementaire plus cohérent et prévenir les incohérences interétatiques qui peuvent créer des défis pour les opérateurs nationaux et internationaux.
Toutefois, les opposants font valoir que la centralisation pourrait nuire à l’innovation et à la capacité des États à répondre aux besoins spécifiques de leurs populations. Ils craignent que l’impôt sur les jeux, s’il est contrôlé par le fédéral, ne réduise les fonds disponibles pour les programmes de développement local qui sont souvent financés par ces revenus.
Une source proche du dossier a exprimé une certaine inquiétude : « Accorder ce contrôle au fédéral pourrait établir un précédent dangereux, non seulement pour le secteur des jeux, mais aussi pour d’autres domaines où l’autonomie des États est cruciale. »
Ce différend juridique pourrait avoir des répercussions importantes sur le paysage du jeu au Nigeria. Les implications de ce jugement dépasseront probablement le simple cadre du jeu et toucheront à la manière dont les pouvoirs fédéraux et étatiques interagissent dans d’autres secteurs. Le résultat de cette affaire pourrait donc avoir des effets d’entraînement, influençant les politiques futures dans des domaines variés allant de la fiscalité à la régulation de l’industrie.
À mesure que l’affaire se déroule, les analystes du marché surveillent de près l’impact potentiel sur les opérations des entreprises de jeu qui pourraient être obligées de revoir leurs stratégies si le projet de loi est adopté. Le secteur du jeu au Nigeria, en plein essor, pourrait connaître une restructuration significative, ce qui alignerait les pratiques locales sur les normes internationales, mais pourrait aussi introduire des complexités administratives supplémentaires pour les opérateurs locaux.
Dans ce contexte, les États doivent évaluer leur position stratégiquement, en considérant non seulement les implications légales immédiates, mais aussi les ramifications à long terme sur leur autonomie économique et fiscale. Un cadre réglementaire fragile peut entraîner une incertitude du marché, ce que les investisseurs potentiels regardent toujours avec prudence. La décision finale de la Cour suprême pourrait ainsi façonner l’avenir du secteur des jeux au Nigeria pour les années à venir.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.
