Le 19 septembre 2025, la Chambre des députés du Chili a franchi une étape décisive en approuvant un projet de loi visant à criminaliser les jeux de hasard illégaux, avec des amendes lourdes et des peines de prison allant jusqu’à cinq ans pour les contrevenants. Cette décision s’inscrit dans un débat plus large sur la promulgation du projet de loi sur le sous-système d’intelligence économique, qui intègre une disposition stipulant que toute organisation de jeux de hasard non légalement constituée en casino sera passible de sanctions administratives et de poursuites pénales.
Dans le cadre de ce projet de loi, la réforme de l’article 25 de la loi sur les revenus municipaux a été approuvée par la commission. Désormais, toute entreprise opérant des jeux de hasard avec une licence destinée à une autre activité commerciale sera passible d’une amende équivalant à 300 % de la valeur de la licence, ainsi que du retrait de celle-ci. Ces entreprises seront, en pratique, contraintes de fermer.
Cependant, une exemption a été accordée aux établissements opérant exclusivement comme intermédiaires agréés. Ces derniers, agissant comme agents ou agents rémunérés à la commission, sont liés à des opérateurs de jeux dûment licenciés tels que la Polla ou la Lotería et restent soumis à leurs lois organiques respectives, échappant ainsi aux nouvelles sanctions.
Un autre point crucial de cette réforme concerne les machines de jeux de type casino. Quiconque installe ou exploite commercialement des machines à sous ou des dispositifs similaires sans licence délivrée par la Superintendance des Casinos (SCJ) sera poursuivi pénalement. La sanction prévue va de la peine d’emprisonnement mineure à moyenne, soit jusqu’à cinq ans de prison. De plus, les contrevenants devront payer une amende de 11 à 200 UTM, soit entre environ 761 915 CLP et 13 853 000 CLP (850 à 15 500 USD). Si les revenus illicites dépassent ce montant, la peine sera doublée à une valeur égale ou double de celle obtenue.
Les criminels d’entreprise ne seront pas épargnés : ceux qui sont directement impliqués dans la gestion ou la prise de décision, qui ont aidé au crime, entravé les sauvegardes préventives, ou ont participé de manière constructive par leur présence seront également tenus responsables en tant qu’auteurs principaux.
Dans le contexte de ce débat législatif en cours, la secrétaire adjointe aux Finances, Heidi Berner, a souligné que les discussions sur la répression des jeux de hasard illégaux ont déjà été menées. Ce qui est maintenant en jeu, ce sont les objectifs et la composition du nouveau sous-système d’intelligence économique. Elle a salué l’approche coopérative adoptée par la commission, permettant de progresser avec un accord général. « Tout ce que nous avons approuvé jusqu’à présent résulte d’un travail continu avec les députés et leurs consultants. Une telle attitude de dialogue continu nous permet de parvenir à des accords et de créer des mécanismes pour suivre efficacement et en temps opportun la piste de l’argent du crime organisé », a déclaré Berner.
Cette initiative s’ajoute à d’autres mesures discutées précédemment au parlement. Les législateurs avaient déjà établi un cadre juridique défini pour classifier les machines de jeux afin d’empêcher les opérateurs de les caractériser comme des machines basées sur l’habileté. De plus, la SCJ a reçu de nouvelles prérogatives pour évaluer si une machine qualifie comme un jeu de hasard à la demande des municipalités ou du Service national des douanes, éliminant ainsi le besoin d’avis d’experts privés coûteux pour contester les allégations des opérateurs illégaux.
Cette autorisation récente constitue une étape importante dans la lutte du Chili contre l’activité de jeux de hasard illégale et vise à renforcer la surveillance du secteur des jeux. Grâce à l’imposition de sanctions plus sévères, à la fermeture des échappatoires légales et à l’empowerment accru des organismes de régulation, le gouvernement cherche à mieux protéger les consommateurs et à éliminer les opportunités pour le crime organisé de tirer profit des jeux illégaux.
Avec un large soutien parlementaire et une coordination interministérielle, le Chili se rapproche de l’établissement d’une base légale plus solide qui garantira que les jeux de hasard soient transparents, équitables et conformes à la loi. Malgré cela, certains critiques estiment que la criminalisation à elle seule ne suffira pas sans une meilleure éducation du public et des efforts accrus pour réduire la demande de jeux illégaux. Selon cette perspective, une approche plus holistique pourrait inclure des programmes de sensibilisation et de prévention pour adresser les causes profondes du problème.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.
