La Commission de Supervision des Jeux d’Île de Man (GSC) se prépare à introduire des réformes législatives dans le cadre réglementaire du jeu de l’île, après des retours majoritairement positifs d’une consultation publique. Ces modifications visent à harmoniser les pouvoirs réglementaires dans l’ensemble de la législation sur le jeu et devraient être présentées à Tynwald plus tard cette année, avec une mise en vigueur potentielle en 2026.
Le rapport de la GSC, intitulé Réponses à la Consultation – Réformes de la Législation sur le Jeu, souligne que l’approche visant à appliquer un ensemble d’outils standardisés d’inspection et d’enquête dans les Lois sur le Jeu concernées a été généralement bien accueillie. Toutefois, certains participants ont exprimé des préoccupations concernant l’étendue et la portée de certains pouvoirs.
Quinze réponses ont été soumises au cours de la consultation estivale, qui s’est déroulée du 2 juillet au 13 août 2025. Les réformes proposées couvrent sept lois clés, y compris la Loi sur la Régulation du Jeu en Ligne de 2001, la Loi sur les Casinos de 1986, et la Loi sur le Jeu (Anti-Blanchiment d’Argent et Lutte contre le Financement du Terrorisme) de 2018. Leur objectif est de renforcer et d’harmoniser les pouvoirs réglementaires de la GSC dans le cadre législatif, en élargissant les outils d’inspection et d’enquête pour une approche de supervision plus cohérente et efficace.
À la suite de la consultation, la GSC a confirmé qu’elle poursuivra « les amendements projetés tels qu’ils ont été décrits dans la consultation, » avec le projet de loi à soumettre à Tynwald en octobre.
Renforcement des Pouvoirs d’Enquête et de Responsabilité
Les discussions durant la consultation se sont concentrées sur de nouveaux pouvoirs d’enquête, notamment concernant les fournisseurs non agréés, les anciens titulaires de licence et les logements privés. La GSC a précisé que bien que ces pouvoirs puissent s’étendre à « des personnes raisonnablement soupçonnées de mener des jeux en ligne sans licence » ou « des prestataires de services aux titulaires de licence, » ils « sont purement d’ordre investigatif – ils n’imposent pas d’obligations réglementaires continues sur les entités non agréées. »
Le régulateur a souligné les mesures de protection, déclarant que « la GSC doit agir sur la base d’une croyance raisonnable que la personne pourrait détenir des informations pertinentes, » et que les demandes « doivent être proportionnées, ciblées et justifiées dans le contexte d’une enquête spécifique. »
La consultation a également abordé les pénalités civiles individuelles en vertu de la Loi AML/CFT. Certains ont soutenu le changement, affirmant qu’il « aiderait à clarifier la responsabilité individuelle, » tandis que d’autres ont averti qu’il pourrait « décourager de potentiels nouveaux entrants » à des postes clés. La GSC a clarifié que « les amendements proposés visent à renforcer la responsabilité et à garantir que ceux occupant des postes d’influence significative… soient tenus à des normes appropriées, » et que les pénalités s’appliqueront « après un processus d’enquête » uniquement en cas de violations dues à « consentement, connivence ou négligence. »
Séparation de la Promotion de l’Industrie et de la Régulation
La suppression de l’article 5(3)(h) de la Loi sur la Supervision des Jeux de 2010, qui exigeait auparavant de la GSC qu’elle « facilite le développement de l’industrie du jeu sur l’île, » a suscité des commentaires. Le régulateur a clarifié que « le rôle de la GSC est d’agir en tant que régulateur indépendant… La responsabilité de promouvoir et développer l’industrie du jeu incombe au Département de l’Entreprise. »
Cette séparation « assure que la GSC peut réguler de façon impartiale, exempt de tout conflit d’intérêt perçu, » tout en demeurant « proportionnée et réactive aux développements commerciaux. »
Une nouvelle clause, section 5(2)(d), exige que la GSC envisage « la mise en œuvre et l’application de normes internationales reconnues. » Bien que certains participants se soient inquiétés que cela puisse conduire à une sur-aligneation avec des cadres étrangers, la GSC a déclaré qu’elle « n’a pas l’intention d’adopter des normes internationales sans esprit critique ou sans tenir compte de leur pertinence locale. »
Ces réformes sont mises en œuvre en prévision de l’inspection MONEYVAL de l’Île de Man en 2026, qui évaluera la conformité aux normes internationales de lutte contre le blanchiment d’argent. La GSC a affirmé qu’elle a « travaillé à s’aligner sur les normes internationales qui protègent le secteur et la juridiction contre la criminalité financière, » citant des inspections et de nouveaux accords de partage de données avec la police et les régulateurs étrangers.
La Commission a ajouté que « grâce à ses pratiques réglementaires modernes et robustes, la GSC vise principalement à maintenir l’Île de Man comme une juridiction juste et sûre pour faire des affaires. »
En examinant ces réformes sous un autre angle, certains experts du secteur soulignent que l’alignement strict sur les normes internationales pourrait parfois stifler l’innovation locale et imposer des contraintes non nécessaires à une industrie en pleine croissance. Cependant, la priorité reste de maintenir un environnement sécurisé et transparent, capable d’attirer des investissements tout en garantissant une protection adéquate contre les risques liés au jeu. Ainsi, l’équilibre entre une régulation stricte et une flexibilité commerciale demeure un défi constant.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.
