Le 10 septembre 2025 marque un tournant historique alors que l’industrie des courses hippiques britanniques se met en grève pour la première fois, en réaction à des hausses d’impôts proposées par le Trésor. La British Horseracing Authority (BHA) dirige cette action étonnante, motivée par des inquiétudes concernant une éventuelle augmentation de la taxe sur les paris à au moins 21 %.
Tous les événements de course prévus pour aujourd’hui, notamment ceux à Carlisle, Kempton Park, Lingfield Park et Uttoxeter, ont été reprogrammés, illustrant la position ferme de l’industrie. Cette grève intervient après le lancement par la BHA de la campagne #AxeTheRacingTax en juillet, visant à contrer ces modifications fiscales.
La BHA, par la voix de son directeur général par intérim, Brant Dunshea, a exprimé un message clair : « Les courses sont annulées aujourd’hui car il est crucial que nous nous unissions en tant qu’industrie pour envoyer un message au gouvernement d’une seule voix claire — notre sport fait déjà face à de nombreux défis financiers et une augmentation d’impôt de cette nature pourrait avoir des conséquences catastrophiques, dont il aura du mal à se remettre. »
Cette grève met en lumière un sport aimé dans tout le pays, apprécié par des millions chaque année, désormais menacé. Elle met en péril les communautés construites par les courses au fil des générations et menace les milliers d’emplois qui dépendent de cette industrie, directement ou indirectement.
Indispensable à l’économie britannique, l’industrie des courses, souvent qualifiée de sport des rois et essentielle dans les magasins de paris, emploie plus de 110 000 personnes et contribue à hauteur de plus de 4,1 milliards de livres sterling. Pour marquer cette occasion, le Racing Post a même publié une couverture sombre inhabituelle.
Les Autorités des Courses Alertent sur l’Impact ‘Catastrophique’
La British Horseracing Authority a tiré la sonnette d’alarme concernant les changements fiscaux proposés par le gouvernement, qualifiant leurs effets potentiels de « catastrophiques » pour le sport. Selon leurs estimations, ce changement pourrait mener à une perte vertigineuse de 330 millions de livres sterling au cours des cinq prochaines années, mettant en péril environ 2 700 emplois dès la première année.
Une étude menée par Regulus Partners et Development Economics révèle que l’industrie des courses dépend fortement des revenus des paris, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux hausses d’impôts. Elle suggère que les opérateurs de paris pourraient réagir à ces taxes plus élevées en augmentant les prix, réduisant les bonus, et en se concentrant davantage sur des activités plus rentables comme les casinos en ligne. De telles mesures entraîneraient probablement moins de courses, une diminution des prix, et menaceraient les moyens de subsistance du personnel des écuries, des jockeys et des entraîneurs.
De plus, le paysage financier actuel impose déjà un taux d’imposition effectif plus élevé aux opérateurs de paris en raison de la taxe sur les paris sur les courses de chevaux de 10 %, qui soutient l’amélioration du sport, s’ajoutant à la taxe existante de 15 %.
« La Grande-Bretagne reste un leader mondial dans l’élevage et les courses de pur-sang et aujourd’hui, nous montrons les conséquences désastreuses que l’harmonisation fiscale aurait sur cette position. Les courses sont taxées et régulées différemment des jeux de casino en ligne et des machines à sous pour de bonnes raisons et doivent le rester », a déclaré le directeur général de l’Arena Racing Company, Martin Cruddace.
« Nous sommes reconnaissants du soutien d’un large éventail de parlementaires dans cette entreprise et nous avons hâte de continuer à faire valoir notre point auprès du gouvernement avant le budget de novembre. »
L’Industrie du Jeu d’Argent S’oppose à la Grève
L’industrie du jeu dans son ensemble a exprimé sa désapprobation face à la grève, se disant préoccupée par le manque de consultation préalable à l’annonce. Le Betting and Gaming Council (BGC), qui représente divers acteurs du secteur, a critiqué la décision, avec un porte-parole déclarant : « La décision des courses de reprogrammer les événements a été prise sans consultation avec les opérateurs de paris, dont le soutien au financement du sport est crucial. Nous craignons que de telles gesticulations politiques inutiles n’irritent le gouvernement et ne frustrent les parieurs au lieu de trouver une solution à un défi commun auquel font face à la fois les courses et les paris.
« Nous voulons travailler de manière constructive avec les courses pour éviter de nouvelles hausses d’impôts dommageables, car toute nouvelle augmentation d’impôts sur une partie quelconque des paris ou des jeux ne peut que miner les revenus des courses et menacer l’investissement dans le sport, déjà un produit plus cher et moins rentable pour les opérateurs.
« Dans le même temps, des coûts plus élevés et des perturbations évitables risquent de pousser les clients vers le marché noir non régulé et non sécurisé, qui ne paie rien aux courses ni au Trésor et n’offre aucune protection pour les consommateurs. »
Alors que les discussions se poursuivent, l’industrie des courses hippiques espère trouver un terrain d’entente avec les décideurs politiques afin de préserver une tradition chère, tout en protégeant les nombreux emplois et économies qui en dépendent.

Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.
