Risques de Blanchiment d’Argent dans l’Industrie du Jeu au Libéria

Le 3 octobre 2025, un rapport récent a dévoilé d’importantes vulnérabilités liées au blanchiment d’argent et aux crimes financiers dans l’industrie du jeu au Libéria. Élaboré par le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), ce document met en lumière de graves déficiences dans le cadre réglementaire du pays. Bien que le secteur gère des transactions financières quotidiennes considérables, il reste exposé en raison de réglementations et d’une supervision insuffisantes.

Parmi les problèmes critiques identifiés, l’absence de seuils de transaction pour les casinos et l’exclusion des casinos en ligne et basés sur des navires de la loi de l’Autorité Nationale des Loteries (NLA) sont notables. Le rapport a également critiqué le test « approprié et convenable » inadéquat, qui omet d’intégrer des vérifications essentielles de caractères, telles que les antécédents criminels pour les individus clés impliqués dans les opérations de jeu.

De plus, le rapport a soulevé des inquiétudes quant au rôle peu clair de la NLA en tant que superviseur anti-blanchiment, remettant en question sa capacité à superviser efficacement l’industrie. Cette absence de clarté complique encore les efforts pour lutter contre les crimes financiers dans le secteur des jeux au Libéria.

Face à ces enjeux pressants, l’Agence de Renseignement Financier (FIA) collabore avec la NLA pour mettre en place un programme de formation spécialisé destiné à son personnel. Cette initiative vise à améliorer les compétences des régulateurs dans l’identification des activités suspectes et l’application efficace des diligences raisonnables envers la clientèle.

Le 24 septembre, la FIA a organisé un atelier sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (AML/CFT), fournissant aux participants des outils essentiels pour renforcer les systèmes de surveillance des transactions. Mohammed Ali Nasser, responsable par intérim de la FIA, a souligné l’urgence de ce programme en raison des flux de trésorerie significatifs dans l’industrie du jeu. Il a insisté sur l’importance de mettre à jour continuellement les connaissances et les capacités des régulateurs et opérateurs pour garantir qu’ils peuvent détecter et signaler efficacement toute irrégularité. « Cette formation est une initiative stratégique pour renforcer la capacité de la NLA et combler les lacunes critiques de l’AML/CFT », a-t-il affirmé.

La collaboration entre l’Autorité Nationale des Loteries (NLA) et l’Agence de Renseignement Financier (FIA) est saluée comme une amélioration significative des opérations de la NLA. Richlue Burphy, directeur général adjoint de la NLA, a déclaré : « Nous sommes désormais mieux placés pour nous assurer que nos services contribuent au développement national, et non au crime financier. » Burphy a souligné que les responsabilités de la NLA vont au-delà des gains financiers, incluant la protection de la confiance du public et de la sécurité nationale. Il a ajouté : « Cela souligne un changement stratégique, passant de la vision de la NLA uniquement comme une entité commerciale à la reconnaissance de son rôle vital dans l’assurance de l’intégrité et de la sécurité du système national de loterie. »

Les récentes amendes imposées par la FIA à Colony Casino et 50/50 Casino pour violation de la loi AML/CFT illustrent en outre les lacunes règlementaires existantes dans le secteur. Cette situation a engendré un besoin de supervision renforcée, que la formation spécialisée du personnel de la NLA vise à combler.

Selon le cadre réglementaire révisé, les opérateurs de jeux doivent désormais divulguer leurs propriétaires bénéficiaires ultimes à la NLA, favorisant la transparence et contribuant à atténuer les risques de crimes financiers. La formation s’est conclue par la remise de certificats aux membres du personnel de la NLA, mais sa véritable signification réside dans la fermeture des lacunes cruciales des compétences AML/CFT et le renforcement de la relation réglementaire entre la FIA et la NLA.

En revanche, certains observateurs du marché suggèrent que la mise en œuvre de nouvelles régulations pourrait ralentir l’activité économique dans le secteur des jeux, en augmentant les coûts de conformité pour les opérateurs. Cependant, une réglementation plus stricte est souvent perçue comme essentielle pour l’intégrité à long terme du secteur. Un analyste a noté que « si le Libéria veut attirer des investissements étrangers et développer un secteur du jeu durable, une approche responsable et transparente est impérative. »

Cette dynamique entre renforcement réglementaire et préoccupations économiques souligne l’équilibre délicat que le Libéria doit maintenir pour naviguer dans les complexités de la réglementation de l’industrie du jeu, tout en garantissant une croissance économique durable.

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